supautonome-lsh

supautonome-lsh

Du 1er au 15/4/2013

Du 1er avril au 15 avril 2013

Le 8 avril 2013

COMMUNIQUÉ SUPAUTONOME 

 

INDIGNONS-NOUS ET RESISTONS !

 

 

Le 28 mars, dans son éditorial pour le bulletin de SupAutonome en cours d'impression, mais déjà mis sur notre site (cliquez sur ce lien pour y avoir accès), le président de SupAutonome revenait sur  l'articulation entre les concours d'accès au professorat du premier et du second degré et les universités par les masters MEEF et les ESPE prévus dans les réformes en cours de discussion. L'appel à la résistance est plus que jamais d'actualité après les développements récents que nous avons connus, qui illustrent à la fois le mode de (dys)fontionnement de notre Ministère et le silence complice des directions de bien des universités.

Le 2 avril l'AEF analysait et rendait publique une note d'information signée de S. Bonnafous et J.-P. Delahaye (non datée !!) et adressée aux présidents d'université et recteurs (document n° 7771). L'AEF, à juste titre, soulignait l'importance de cette note puisque la mention des ESPE n'y apparaissait pas et que la maîtrise des masters MEEF, et donc de la formation des enseignants, était bien attribuée aux universités. Pour nous qui avons toujours lutté contre les réformes qui tendent à retirer aux universités une prérogative aussi importante, c'était une heureuse surprise ! Mais la plupart des universités, au lieu de diffuser largement ce texte et de s'appuyer sur lui pour reprendre en main la formation des enseignants, n'ont pas réagi et même parfois, quand certains évoquaient ce texte, ont prétendu qu'ils s'agissait de “rumeurs” (il s'agit d'une note signée par deux directeurs d'administration centrale !) : honte aux complices de telles manœuvres ! Indignons-nous contre des pratiques qui limitent l'information à un petit cercle d'initiés. Un point aussi capital que la formation des maîtres est l'affaire de tous les universitaires. Il est vrai que le lendemain un communiqué de J.-M. Jolion disait qu'en fait il fallait faire comme si ce document n'existait pas (!) : les textes officiels ne pouvant pas « faire référence à un concept qui est prévu par une loi non encore promulguée » (les ESPE), il convenait d'anticiper et de faire comme si ce concept avait une existence juridique. Bref, on demande aux universitaires de ne pas appliquer les textes en vigueur et d'anticiper sur des projets non encore votés… et dont on ne sait pas en quels termes ils le seront s'ils doivent l'être ! Or il s'agit de diplômes nationaux (masters) et de la formation des futurs enseignants… dès le 1er septembre prochain.

La situation juridique est claire malgré la tentative d'enfumage de J.M. Jolion qui veut empêcher l'application de ce qui est écrit dans une note de deux directeurs d'administration centrale : personne ne peut imposer à des fonctionnaires l'application de textes (une loi pour les ESPE, un arrêté pour les masters MEEF) qui n'ont été ni votés ni promulgués ! Nous pouvons donc soit élaborer des maquettes comme nous le jugeons bon sans accepter les oukazes des pédagogistes (mais il y a peu de temps pour le faire et les réformes prévues, si elles aboutissent, détruiront ce travail), soit déclarer que nous ne pouvons pas élaborer de nouvelles maquettes en l'absence d'arrêté définissant les masters MEEF et de loi définissant les ESPE : il est inquiétant que le terme “universitaire” ait disparu dans ce sigle. Même si on dit aujourd'hui que les ESPE seront dans les universités (ou dans les groupements d'universités, et comment, avec quel degré d'autonomie ?), il sera très facile, dans un second temps, de donner une autonomie complète à des “Écoles Supérieures”. Déjà des universités ont adopté cette seconde position. Si ce front de la résistance s'élargit, la réforme ne pourra pas s'appliquer à la rentrée : nous aurons un an pour revoir sans précipitation une affaire aussi importante, pour trouver un équilibre entre formation disciplinaire et professionnelle (où, pour nous, les stages doivent jouer un rôle majeur) et rendre aux universités tout leur rôle dans la formation des maîtres. Si cette réforme se fait à la hussarde, avec une sélection à l'entrée du master sur les critères des ESPE, ce sont les futurs maîtres et leurs élèves (nos enfants) qui en feront les frais et ce sigle ESPE pourrait bien être interprété, comme certains le font déjà : Échec Socialiste Programmé de l'Éducation.

Michel Gay, Secrétaire général de SupAutonome,

Jean-Louis Charlet, Président de SupAutonome

 

 

Le 3 avril 2013

COMMUNIQUÉ SUPAUTONOME 

 

 « QUI VEUT CASSER L’ASCENSEUR SOCIAL ?».

 

Le contenu du récent projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche suscite de légitimes interrogations et pour ce qui concerne les IUT de graves inquiétudes. Priorité devra être donnée aux bacs technologiques. L’exposé des motifs indique que « la priorité donnée aux …bacheliers technologiques dans les IUT devrait permettre de tendre vers 50% de présence des ces bacheliers dans ces filières ». Outre que les IUT ne seraient plus libres de leur recrutement, cet objectif est irréaliste et produira à très court terme des effets pervers préjudiciable à toute la filière IUT. D’abord, la réussite actuelle des étudiants titulaires d’un bac technologique admis en DUT provient pour une large part de leur immersion dans des univers académiques où règne une grande diversité. Ce point peut être certes amélioré mais imaginer qu’en imposant un quota aussi massif de bacheliers technologiques cela améliorera les choses c’est occulter les réalités.

Ensuite, il n’y a, de la part des IUT, aucune volonté de discriminer les étudiants issus de ces baccalauréats mais une réalité s’impose à eux : celle d’un niveau souvent insuffisant pour prétendre à une scolarité réussie. Ce problème ne peut pas être seulement réglé par les IUT. Il concerne le lycée et les programmes de ces filières technologiques. S’imaginer qu’il suffira d’un peu de suivi pour pallier à ce problème de niveau c’est s’illusionner à peu de frais. A terme les IUT ne pourront faire face à ce défi qu’en abaissant leur niveau d’exigence au moment même où les entreprises ne cessent d’élever le leur. A qui fera-t-on croire que cela n’aura pas de répercussions sur l’insertion professionnelle et que ces moindres exigences professionnelles et académiques n’aboutiront pas à une dévalorisation du diplôme entraînant à terme un déclassement social pour les étudiants diplômés?

On voit déjà poindre la future argumentation du ministère : il suffira d’alléger les exigences académiques. C’est oublier que les lacunes des étudiants issus des baccalauréats technologiques ne concernent pas les seules matières dites « théoriques » mais aussi dans les matières dites professionnalisantes où celles liées au cœur de compétences de ces baccalauréats. SupAutonome a proposé de donner la priorité aux seuls étudiants issus des bacs technologiques obtenus avec mention. Cette proposition a été rejetée et nous étions la seule force syndicale à faire et à soutenir cette proposition de bon sens. De surcroît, dissocier les deux types d’enseignement serait contre productif tant ils sont liés. Il est toujours facile pour masquer l’échec de politiques situées en amont de l’enseignement supérieur de reporter sur celui-ci la responsabilité de cet échec.

Les IUT sont unanimement reconnus comme une des grandes réussites de l’enseignement supérieur. Cette réussite a dépendu d’un équilibre que ceux-ci ont su maintenir entre des exigences multiples mais cela a un coût. Or, le budget des IUT est en baisse et les innovations  mises en place pour aider les bacheliers en difficulté ont souvent été supprimées faute de moyens suffisants. Certains IUT ne peuvent même plus faire leur PPN, souvent d’ailleurs avec l’assentiment de leur président quand ce n’est pas une ferme recommandation. C’est cet équilibre que le projet de loi remet en cause. Cela aura des répercussions très concrètes sur les modalités d’insertion des diplômés dans une économie qui se complexifie chaque jour et où les blocages liés à la mobilité sociale  ne sont plus des hypothèses d’école mais une réalité vécue et ressentie par des millions de salariés. Pour une très grande majorité de nos diplômés, l’IUT a constitué, en effet, un ascenseur social même dans des périodes marquées par la crise. Qui veut casser cet ascenseur et transformer une formation d’excellence en formation de relégation?

Si l’on veut parvenir à cet objectif des 50% c’est toute la filière technologique en amont de l’IUT qu’il faut reconsidérer et repenser et se poser les vraies questions pour mettre en place de vraies réformes. Supautonome propose la création d’un parcours de réussite différencié pour tous les étudiants et la création d’une véritable filière technologique. Tout cela exige des moyens et une volonté. Les moyens sont inexistants et la volonté se limite trop souvent à des discours convenus et à des solutions où le court terme domine.

 

Michel Gay, Secrétaire général de SupAutonome

 

Jean-louis Charlet, Président de SupAutonome

 



11/12/2015

A découvrir aussi


Ces blogs de Enseignement & Emploi pourraient vous intéresser