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Réflexion(s)

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Le 25 janvier 2014

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Nos collègues Laurent Coste, secrétaire de section et Elyette Benjamin-Labarthe nous font part de leurs réflexions concernant la section de Bordeaux.

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La petite section de l’Université Bordeaux Montaigne est une section syndicale active. Son dynamisme repose sur plusieurs points mais avant tout sur la bonne entente entre les collègues, membres des 3 UFR de cette université de Lettres, Langues et Sciences Humaines.

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Nous avons obtenu un siège à la dernière élection du Comité Technique.

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Certains de nos membres siègent dans les différents conseils, ce qui nous permet de rester informés de la vie interne, d'intervenir auprès de la Présidence si nous le jugeons nécessaire.

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La vie interne de la section repose sur l’échange régulier de courriels au sujet des divers problèmes qui peuvent apparaître (prise en compte financière des services effectués ou non effectués selon les difficultés calendaires, demandes de rattrapage de cours impossibles à assurer matériellement, allocation du financement des centres de recherche, aide à la recherche individuelle et collective, modalités de partage des fonds dédiés à la recherche, activités de l'école doctorale et recrutement, gestion des postes offerts au concours ou gelés, modalités d’organisation des examens et les éventuels dysfonctionnements, relations des EC parfois conflictuelles avec l’administration, problèmes des EC rencontrés auprès des étudiants, questions discipliniaires, relations avec l’exécutif, avancement des collègues au plan interne, fonctionnement des 3 conseils, transparence et accès à l'information, réflexion sur les textes insérés par les divers syndicats sur le site de l’université réservé aux opinions syndicales), regard sur l’information quant aux actions nationales de notre synndicat mais également à celles des autres, dans un souci de désenclavement, les informations nous étant souvent transmises par notre collègue Elyette Benjamin-Labarthe, membre élu du CNESER.

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Cinq membres de la section appartiennent à une section CNU, ce qui nous permet également d’obtenir des informations de première main, de débattre des  modalités nouvelles ou à venir, de la promotion nationale ou locale, des vertus de l’une ou de l’autre, de l’évaluation comparative des trois fonctions de l’EC en tant que principe de base aujourd’hui au cœur de tous les débats, tant nationaux que locaux.

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 La réflexion  commune, selon un ordre du jour préparé par le secrétaire local après consultation des membres, s’appuie sur des échanges fournis de mels et sur les débats menés au cours de plusieurs réunions annuelles, soit régulières, soit ponctuelles lorsque la situation locale semble l’exiger. L’aspect convivial n’est jamais oublié : nous nous sommes réunis récemment pour un déjeuner sur le site de l’université.  Lorsqu’il s’agit de prendre position, un échange de courriels permet de faire coopérer chacun des membres au communiqué final rédigé par le secrétaire.

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Vis-à-vis de l’extérieur, notre visibilité repose sur l’accès à la liste de diffusion accordée par le Président Brun dès la prise de fonction du nouveau secrétaire, membre de la même UFR que lui. Cela nous permet de relayer les communiqués nationaux, de faire part de notre position, d’expliquer nos votes au comité technique, de recevoir les réactions des collègues. En début d’année, nous diffusons un petit tract auprès des collègues qui, sans avoir adhéré, partagent nos opinions. Tout en étant fermes sur nos convictions, nous nous efforçons d’apparaître comme des gens ouverts au dialogue. L’image du syndicat, dans une université à priori peu favorable, s’est bien améliorée depuis 2009.

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Le 8 janvier 2014

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Document transmis par Monsieur Barjot

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Un nouveau tour de passe-passe budgétaire dans les universités


Un étrange scénario budgétaire est en cours d'étude pour nos universités : il s'agirait de transférer des moyens des universités ayant le moins de boursiers vers celles qui en ont le plus. La subvention accordée par l'Etat pour les étudiants boursiers ne compensant pas l'exonération de droits dont ils bénéficient, les ressources publiques par étudiant sont plus faibles pour les universités accueillant le plus de boursiers. D'où cette idée de rééquilibrage entre universités. Le problème, c'est que les universités qui accueillent le moins de boursiers sont souvent très renommées, comme Strasbourg, avec deux prix Nobel obtenus en trois ans (Jules Hoffmann en 2011 et Martin Karplus en 2013), ou encore Paris-VI et Paris-XII, universités françaises les mieux positionnées dans les classements internationaux.
Comment imagine-t-on ponctionner ces universités parce qu'elles accueillent moins de boursiers que les autres ? La raison pour laquelle il y a moins de boursiers dans ces universités est la même que celle avancée par certaines grandes écoles pour « justifier » leurs faibles taux de boursiers : leurs cursus sont très exigeants. Personne n'a cependant songé à déshabiller Normale sup, Polytechnique ou autres au profit des universités accueillant le plus de boursiers ! Et heureusement !
Notons tout d'abord qu'une grande partie des boursiers sont des étudiants mal orientés, fourvoyés dans des filières où leurs chances de succès sont faibles. Ces étudiants subissent ainsi une double peine dans l'indifférence générale : leur origine sociale et une mauvaise orientation. Pour que les bourses aident vraiment les étudiants les plus modestes à réussir dans des formations supérieures, il est urgent de mettre en place un système d'orientation post-bac efficace et contraignant, complété par des passerelles entre filières pour les étudiants validant avec succès une formation post-bac. Transférer des moyens entre universités ne changera rien à la situation des boursiers. La question de la compensation boursière insuffisante pose celle des moyens des universités. Il faut continuer à les accroître, ce qu'a cessé de faire le gouvernement. Il n'y a que deux solutions : augmenter les droits d'inscription ou accroître les subventions de l'Etat. La Grande-Bretagne a commis l'erreur de fixer des droits d'inscription trop élevés. Cela a entraîné une diminution du nombre d'étudiants. Pour la France, observons qu'augmenter de 100 euros les droits d'inscription de chaque étudiant non boursier, soit 8,40 euros par mois seulement, procurerait les 100 millions qui manquent pour la compensation de l'exonération des droits d'inscription des boursiers. Augmenter de 500 euros ces droits, toujours pour les seuls étudiants non boursiers, procurerait en moyenne 6 millions d'euros par université par an, largement de quoi éponger tous les prétendus déficits de toutes les universités. Et leur autonomie serait accrue. Mais on sait les réticences qu'il y a en France à augmenter les droits d'inscription universitaires, même pour un montant dérisoire.
Il y a une autre solution : accroître les moyens publics accordés aux universités. On l'oublie souvent, mais dans certains pays d'Europe, notamment l'Allemagne, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Suisse, les universités sont de grande qualité et les droits d'inscription faibles, voire nuls, grâce à des subventions publiques élevées, en contrepartie d'une gestion rigoureuse et responsable des deniers publics, et d'une orientation sélective des étudiants.
Le monde universitaire français n'a strictement aucune force de lobbying. Seule la volonté de quelques dirigeants a permis aux universités de bénéficier d'accroissements de moyens publics significatifs. Ce fut le cas pour Nicolas Sarkozy, comme l'attestent les chiffres de l'OCDE année après année. L'actuel gouvernement a cassé la dynamique des
moyens que Nicolas Sarkozy avait mise en place pour les universités. Orientation sélective, choix courageux entre participation des étudiants non boursiers au financement du coût de leurs études ou effort budgétaire public significatif, voilà de vrais choix, au lieu de ces contorsions budgétaires destinées à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Elles enfoncent l'ensemble des universités et décrédibilisent les responsables politiques qui affirment contre toute évidence que l'enseignement supérieur est leur priorité.

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                                                                                                               Bernard Belloc

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[Bernard Belloc est l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée pour l'enseignement supérieur et la recherche.]

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Article paru dans Les Echos du 03/01/14

http://www.lesechos.fr/imprimer.php 06/01/2014


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